Bien mal nous a pris de vouloir prendre un trek organisé de trois jours. Assez naïvement on s'est dit "Tiens, ca nous reposera un peu de ne pas avoir à se préoccuper des différents trajets...". Et puis, c'était à peine plus cher que d'y aller par nos propres moyens -parceque ce n'est littéralement pas donné à tout le monde de voir le fameux Machu Picchu.

Bref, au petit matin (arrrrrgh, 7h), après avoir dégusté le petit déjeuner gargantuesque préparé par la maman de Bryan, nous voilà sur le bord de la route à attendre notre bus. Une heure plus tard il arrive enfin, et on entame la longue et superbe route de trois heures, jusqu'au point de départ de notre petite aventure de trois jours.

Premier round : 2h de descente à vélo dans des paysages merveilleux, seul "hic", il pleut a torrent, au bout d'un quart d'heure de descente , même mes souvêtements sont trempés. Au bout d'une heure ca ne m'amuse plus du tout je m'arrête et déclare forfait suivie de peu par Vaea, et le reste de la bande...

De nouveau 3h de bus pour pour arriver à Santa Maria, premier village étape, MANGER ! Après déjeuner, excursion rafting sur le Rio Urubamba, plutot dechainé et couleur café, mais les sensations sont fortes et comme baptême de rafting pour Vaea, c'est vraiment sympa. En rentrant au village, on nous apprend que nous passons la nuit à Santa Maria (au lieu de Santa Teresa, village étape 2) à cause d'un éboulement. La route est coupée en deux endroits, mais heureusement, ils pensent pouvoir la dégager avant l'aube ce qui nous permettra de poursuivre notre route.

Jour 2 du trek, réveil a 5h, et c'est parti pour la journée la plus longue de l'histoire... Finalement, la route n'étant pas totalement débloquée, notre guide nous fait patienter 1h30 jusqu'à l'aube puis embarquons en minivan jusqu'au premier éboulement, que nous escaladons sans trop de difficultés. Puis 40 minutes de marche, jusqu'à ce que l'on croit etre le second ébouli (que nenni, le pire est à venir). On grimpe -enfin- dans un minivan à 10, puis 12, puis 20 (rappelons qu'ils sont conçus pour 9 personnes), et c'est parti pour 2h30 de trajet sur route defoncée au bord du précipice, avec un passager qui vomi par la fenêtre -ô, joie. À noter que la route, bien qu'épique, est superbe, le temps est splendide, je suis crevée, il n'est pas 8AM.

Lorsque nous arrivons en vue de Santa Teresa, nous arrivons aussi en vue de l'éboulement de terrain : c'est en réalité tout un pan de la montagne qui s'est détaché et recouvre la route (pas tout a fait stabilisé, si j'en crois les pierres qui continuent de tomber). Nous nous lancons dans une sympathique promenade de 25 minutes, les pieds et les genous enfoncés dans la boue, et je finis pieds nus, sur les cailloux, et sacrément degeulassée, après avoir perdu mes seules et uniques chaussures dans l'épaisse boue (âprement récupérées à main nue). Nous arrivons tout de même à rejoindre le village et où nous attend notre petit déjeuner (Ah oui, je ne vous avais pas dit ? Tout ça avant le petit dej' : je vous raconte par mon humeur !).

Revigorées par ce premier repas de la journée, nous nous dépêchons de nettoyer nos godasses à grande eau, direction l'activité tyrolienne. Perdu dans la foret, le petit campement propose six descentes en tyroliennes entre deux vallées. Tout simplement génial. Pure adrénaline, pures sensations, pur paysage incroyable...

Pour le déjeuner, nous changeons de guide et partons pour trois heures de "trek", le long de la vallée qui rejoint Aguas Calientes le village au pied du MachuPicchu. La vallée est époustouflante, meme sous une pluie torrentielle ! Arrivons en début de soirée dans notre village étape final : Aguas Calientes. Le temps de se doucher et surtout de se sécher, déjà l'heure du dîner. Nous nous couchons tôt et plutôt excitées car le lendemain est un grand jour : réveil à 4AM pour l'ascension du MachuPicchu.

Jour 3, 4AM : réveil difficile, un sandwich et une brique de jus pour la route c'est partie pour 2h (mas o menos) de grimpette sévèrement raide, à la lumière des lampes torches et sous la pluie. Mais l'effort en vaut la chandelle. Nous arrivons dans les 400 premiers grimpeurs, à bout de force et de souffle, et obtenons le droit d'entrée pour le HuaynaPicchu, la montagne qui domine le site.

Le site en soi, a l'aube, est entièrement recouvert de brume et ce que nous arrivons à appercevoir (une infime partie) nous impressionne déjà beaucoup. Deux heures de visite guidée et passionnante dans les ruines et toujours sous une pluie démentielle (les chaussures qui "plotche plotche", c'est rapidement fatiguant), plus tard les nuages se dissipent comme un rideau qu'on lève et les premiers rayons de soleil nous parviennent enfin de même que la démesure de cette ville perchée au sommet d'une montagne dans l'une des vallées les plus belles du mondes...

Deuxième Merveille du Monde de mon beau voyage et l'expérience est toujours aussi forte ! Je me sens comme un SuperHéros (certes boueux et trempé) après un super exploit : pour moi avoir grimper le MachuPicchu avec mes petites jambes, sacré défi. Je renonce néanmoins à l'ascension du HuaynaPicchu, pas sûre de pouvoir tenir l'effort, et Vaea avec moi. Nous redescendons à la ville pour profiter des eaux chaudes (Aguas Calientes).

Drôle de ville d'ailleurs, où chaque pas-de-porte est restaurant, boutique curios, ou masseur improvisé, construite intégralement pour le tourisme, un peu triste et très artificielle. Profitons des bains d'eaux chaudes naturels dans un cadre verdoyant, et assez miraculeusement nous nous en sortons sans une seule courbature ! En début de soirée, train et bus retour pour Cusco (interminable).

Arrivons à Cusco vers minuit, avec plusieurs heures de retard dues à l'état des routes à cause des fortes pluies. Nous attendent Bryan et ses deux amis Max et Philip, parés à sortir faire la fête. En deux/deux nous troquons nos tenues boueuses pour quelques jeans, mascara et rouge à lèvre, et les suivons en discoteca, pour danser jusqu'au petit matin.

Je vous l'avais bien dit qu'on était des SuperHéros...

MachuPicchu : Superhéros couleur café !