À peine reveilées, à peine dormi, à peine mangé, direction Puno et les rives du Lac Titicaca, entrainées -un peu en avance sur notre itinéraire prévu- par Bryan et ses deux accolytes en road trip péruvien. Je me vautre m'installe confortablement à l'arrière de l'une des deux voitures, espérant sincèrement pouvoir rattrapper un peu de ma non-nuit précédente, laissant à Vaea le doux soin de faire la conversation à notre hôte (je sais, je suis une bien piètre amie, mais : quand moi pas dormi, moi pas sociable). C'était sans compter sur une route exceptionnellement plaisante, et Vaea qui toute les trois minutes : "Oh, un nuage trop beau !", "Oh, la 384ème montagne trop belle !", "Objectivement incroyable !", moi de me feindre d'un "WaAoOwW..." traînant et vaguement ironique, mais pensé.

Pour la plaisanterie, nous sommes tellement éblouies par ce pays, que nous manquons régulièrement de vocabulaire et les mots "objectivement" et "incroyable", reviennent toutes les deux phrases en moyenne, de même que le fameux "Waow" qui est toujours mon expression favorite... Comme une certaine Running Joke sur les tablettes manquantes dans les bus, c'est pourquoi vous trouverez des photos de nous enlassant amoureusement les dites tablettes, les deux seules fois où il y en a eu.

Néanmoins, nous faisons la route qui est donc objectivement incroyable dans l'après-midi (tout de même 7h de trajet), et profitons de la lumière si particulière des fins de journées, à 3000 mètres d'altitude. En route on fait un petit arrêt de quinze minute dans le village de Andahuaylillas qui renferme l'une des plus belles églises de la région nommée justement après la fameuse : Capilla Sixtina (comprendre Chapelle Sixtine). Nous arrivons à Puno aux environs de 9PM, sortons manger, et -comme c'est samedi soir- acheter un digestif à déguster délicatement entre jeunes gens responsable (hum...). Résultat en 70 heures, depuis notre réveil et notre journée épique de Santa Maria à Santa Teresa, nous n'en avons dormi que 10. À bout de fatigue et au bout de la bouteille, nous allons nous coucher.

"Demain est un autre jour", dit l'expression, pour moi chaque nouveau jour est en effet autre et toujours un peu plus beau... Après le petit déjeuner, nous embarquons pour Taquile l'une des îles du Lac Titicaca, située à environ 3h de bateau de Puno. Le Lac Titicaca, plus haut lac navigable du monde, un océan au milieu des montagnes qui se font de plus en plus lointaines à mesure que nous naviguons au mileu des nuages qui semblent si proches.

Notre petite bande se voit rebatisée "Team CuaCua", parcequ'il semblerait que Vaea et moi alignons le nombre de "Quoi ? Quoi ?" dans nos différentes conversations (Anglais, Espagnol, Francais, Charabia). Bref, la Team Cuacua vogue en goguette sur le Lac TitiCuaCua et arrive à Taquile. On s'offre le plus beau déjeuner du monde : sur les hauteurs de l'île, dominants le Lac qui semble infini. Quelques promenades et leçons de golf plus tard nous voilà repartis, et le chemin retour au soleil couchant nous fait apparaître le lac paré de roses et de reflets surréalistes.

Rentrons dans la nuit tombée, nous reposer quelques heures à l'hôtel, avant de sortir manger du cochon d'inde grillé (oui, vous avez bien lu : pas mauvais du tout, mais terriblement compliqué à manger ! -Les vrais filles mangent de la viande, en plaque épaisse !).

Nous sommes dimanche soir, une semaine avant les élections présidentielles et parlementaires, ici. Nous assistons au débat télévisuel entre les 5 favoris (Ollanta -potentiel futur Chavez-, Keiko -fille de l'ancien dictateur Fujimori-, Toledo -ex-président-, Catañeda -Maire de Lima- et PPK -favori de nos amis-). L'occasion de me rendre compte que dans toutes les langues et dans tous les pays, la politique n'est que démagogie et propagande...

Le lendemain, Bryan ayant du travail nous laisse avec Philip et Max qui nous emmène sur les ruines de Sillustan. Un joli site archéologique de Chullpas (petites tourelles fortifiés, tombeaux funéraires), dont l'intérêt principal est surtout la vue sur le Lac Umayo, un peu plus bas, et la petite montagne en son centre qui semble avoir été décapitée par quelques dieux ancestraux.

Après 350 tentatives échouées de photos en sautant, et une réussie, nous reprenons la route, les garcons nous déposent a Juliaca, et prennent la route pour Arequipa. Nous décidons de prendre un bus pour Desaguadero, la ville frontière bolivienne.

Lago TitiCuaCua